LA PARABOLE DU SEMEUR 

Lundi 22 juillet 2024

Semaine 4 : Les paraboles

Thème général : L’évangile de Marc

Texte à méditer : « Il leur enseigna beaucoup de choses en paraboles, et il leur dit dans son enseignement : Écoutez. Un semeur sortit pour semer. » (Marc 4:2-3). 

 

Sur les terres fertiles du plateau central du Kenya, les agriculteurs cultivent principalement le maïs et les haricots. En voyageant de Nairobi à Nakuru, on observe des champs de maïs entrecoupés de plantations de thé et de café. Quand le maïs est en pleine croissance, toute la campagne se transforme en un tableau de tiges vertes vivaces et de plantations de thé luxuriantes. Ce qui est remarquable avec le maïs, c'est que sa santé et sa couleur indiquent la qualité du sol. Dans les zones où le sol est riche en nutriments et bien irrigué, les plants de maïs atteignent une hauteur impressionnante, leurs feuilles étant d'un vert profond et luxuriant. En revanche, dans les sols pauvres et mal entretenus, les plants de maïs sont plus courts, avec des feuilles jaunâtres et flétries. Cette observation aurait fait une excellente toile de fond pour l'histoire du semeur.

 

 Marc 4:1-2 invite à réfléchir sur la signification d'enseigner « en utilisant des paraboles ». Une parabole étant une histoire, il est fréquent que l'on se souvienne mieux de la morale à travers le récit qui l'illustre, comme c'est souvent le cas de sermons entendus par le passé. En se remémorant des sermons entendus des années auparavant, on se souvient principalement des histoires qui les accompagnaient. L'approche de Jésus, qui ancre ses enseignements dans des histoires, souligne l'importance de cette méthode pédagogique.

Marc 4:3 présente Jésus racontant l'histoire d'un semeur. La question se pose de savoir pourquoi Jésus choisirait cette image plutôt que celle d'un aventurier spectaculaire. La méthode du « palais de la mémoire » peut éclairer cette démarche : en associant des informations à des lieux familiers, on ancre plus solidement ces informations dans l'esprit.

Marc 4:4-7 et Marc 4:8 apportent des éléments supplémentaires à la parabole, soulignant les divers résultats de la semence selon la qualité du sol. Marc 4:9 interpelle sur la capacité à entendre et comprendre le message : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

En lisant les paraboles de Jésus dans les Évangiles, l’on a souvent tendance à passer rapidement à l’interprétation que Jésus donne. Après tout, n’est-ce pas le but de ces histoires: enseigner une vérité spirituelle pour la vie chrétienne? Oui, mais parfois, à part de brefs commentaires comme « Le royaume de Dieu est semblable à » ou « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende », Jésus n’explique pas la parabole.

Par conséquent, il est bon de se poser et d’analyser simplement l’histoire elle-même afin de saisir la direction vers laquelle pointent ses différentes caractéristiques narratives. Faire cela avec la parabole du semeur donne une variété d’idées. La graine est la même dans chaque cas mais tombe sur quatre types de sol différents. Le type de sol influence grandement le résultat de la semence.

 

1.     La graine qui était tombée sur le chemin fut immédiatement picorée par les oiseaux. « Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent » (Mc 4:4).

2.     La graine qui était tombée sur le sol rocheux prit quelques jours ou quelques semaines pour atteindre son résultat raté, qui comprenait le fait d’être brulée par le soleil.

3.     Celle qui était tombée parmi les épines mit encore plus de temps pour atteindre sa fin improductive, étouffée comme elle l’était par les épines.

4.     La graine qui était tombée sur le bon sol prit le plus de temps, probablement une saison de croissance entière, comme le cas d’une culture normale.

 

Au lieu d’une histoire continue, la parabole est plutôt composée de quatre histoires individuelles racontées jusqu’à leur achèvement dans chaque contexte. Le temps nécessaire pour terminer l’histoire s’allonge à chaque histoire successive.

L'interrogation sur le sens de l'histoire, en particulier si elle traite réellement de techniques agricoles, trouve une réponse dans Marc 4:14 où Jésus précise qu'il parle de « la parole de Dieu ».

La réflexion sur la diffusion de l'Évangile s'approfondit en considérant les instructions sur le fait de « ne pas semer sur des chemins, des rochers ou des épines» mais de « planter des graines dans de la bonne terre. » Cela inviterait à distinguer les différentes dispositions des personnes à recevoir le message. Quelles personnes sont des chemins, des rochers, des épines ou de la bonne terre ? Et comment le sauriez-vous sans avoir fait leur connaissance au préalable ?

Enfin, l'enseignement de la parabole pourrait ne pas porter uniquement sur la nature du sol mais sur l’ensemencement, l'acte de semer lui-même. Il est ainsi suggéré de semer largement et généreusement, sans se soucier des résultats immédiats.

Sur les quatre récits, trois relatent des échecs, tandis que seul le dernier se termine par une réussite, à savoir une récolte fructueuse. La longueur croissante des histoires, le laps de temps de plus en plus étendu pour chaque récit successif, et le fait que seule la dernière histoire évoque un succès, mettent en évidence les risques d'échec ainsi que l'abondance des résultats en cas de réussite. La parabole semble suggérer le coût du discipulat et les risques inhérents, mais également l'abondante récompense découlant de la fidélité à Jésus.

Pour ajouter une touche moderne à l'histoire, les agriculteurs utilisent l'imagerie satellitaire et les mesures de la qualité des sols pour déterminer la fertilité de leurs sols et peuvent procéder à des ajustements afin que même les sols pauvres puissent donner de bonnes récoltes. Dans les zones rurales des pays moins avancés, où les habitants dépendent des récoltes pour leur subsistance, les agriculteurs comprennent que pour que les plantes prospèrent, il faut un sol fertile et bien entretenu. Ils enlèvent les mauvaises herbes, ajoutent du compost naturel et s'assurent que les plantes reçoivent assez de soleil et d'eau (nécessité d'un bon environnement). Les villageois savent qu'ils doivent attendre plusieurs mois avant de récolter ce qu'ils ont semé. Parfois, les pluies tardent à venir, ou des tempêtes imprévues endommagent les cultures. Ils persévèrent, confiants que leur travail acharné finira par porter ses fruits (persévérance et patience).

Malgré toutes les technologies modernes, l'agriculteur ne contrôle pas la croissance et le développement des plantes. Il fait ce qu'il peut, mais doit attendre patiemment les résultats. De même, nous pouvons creuser le sol et planter les graines de l'Évangile, mais nous devons attendre patiemment que le Saint-Esprit fasse son travail.

Que votre semaine soit bénie et guidée par la grâce infinie de l'Éternel !

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