RÉCIT EN SANDWICH : 1ÈRE PARTIE 


Jeudi 18 juillet 2024

*Semaine 3 :* Face aux questions polémiques

*Thème général :* L’évangile de Marc

Texte à méditer :

*« Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent : Il est possédé de Béelzébul ; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons »* Marc 3:22.

 

Le passage de Marc 3.20-35 constitue le premier « récit en sandwich » de l'Évangile selon Marc. C’est une technique narrative où une histoire commence et est interrompue par une seconde, avant que la première ne soit achevée par la suite. L'histoire extérieure porte sur la famille de Jésus, qui entreprend de s'occuper de lui, *croyant qu'il a perdu la raison* (Mc 3.21). L'histoire intérieure, que nous examinerons ce jour, traite des scribes de Jérusalem accusant Jésus *d'être de connivence avec le diable* (Marc 3.22-30). Le lien principal entre les deux histoires réside dans la notion de compréhension et d'identité. Les deux groupes (la famille de Jésus et les scribes) ne comprennent pas qui est réellement Jésus ni la nature de son ministère. Ces deux histoires illustrent comment différentes personnes réagissent à Jésus et comment elles le comprennent ou le malentendent. Jésus utilise ces situations pour enseigner sur la vraie nature de son ministère et pour redéfinir les relations humaines en termes spirituels plutôt que simplement biologiques. Cela renforce l'idée que suivre Jésus et faire la volonté de Dieu transcende les liens familiaux traditionnels et les accusations humaines.

 

Un autre point préliminaire à considérer dans le thème de la semaine (Marc 2 et 3) est *l’hostilité de certains dirigeants religieux/politiques* à l’égard de Jésus et de Son ministère. Parmi les groupes mentionnés dans cette section, se trouvent *les scribes* (Mc 2:6, 16; Mc 3:22), *les pharisiens* (Mc 2:24, Mc 3:6) et *les hérodiens* (Mc 3:6). Ils représentaient trois groupes importants dans la société israélite pendant le ministère de Jésus. *(Les saducéens* sont un autre groupe [Mc 12:18], mais ils n’apparaissent pas dans cette section de notre analyse.) Les pharisiens et les scribes représentaient le secteur des dirigeants lettrés et érudits de leur temps (Anthony J. Saldarini, Pharisees, Scribes and Sadducees in Palestinian Society).

 

Dans Marc 3.22, les scribes accusent Jésus d'être possédé par Béelzéboul et de chasser les démons par le pouvoir du prince des démons (versets 22-30). Jésus répond à cette accusation en montrant l'absurdité de l'idée que Satan puisse se chasser ou travailler contre lui-même. Cette accusation montre *leur incompréhension de l'œuvre de l'Esprit Saint* à travers Lui. Jésus réfute leurs accusations en utilisant trois paraboles pour illustrer que celles-ci sont dénuées de sens et que Son pouvoir vient de Dieu.

1.     *La parabole du royaume divisé contre lui-même :* « Comment Satan peut-il chasser Satan ? » Jésus fait remarquer que si Satan chassait ses propres démons, il se dresserait contre lui-même, ce qui conduirait à la ruine de son royaume. Un royaume divisé ne peut pas survivre.

 

2.     *La parabole de la maison divisée contre elle-même :* De la même manière qu'un royaume divisé, une maison divisée contre elle-même ne peut pas tenir. Jésus souligne l'absurdité de l'idée que Satan puisse être en guerre contre lui-même.

 

3.     *La parabole de l'homme fort ligoté :* Pour qu'une personne puisse piller la maison d'un homme fort, il faut d'abord qu'elle maîtrise cet homme fort. Jésus se présente ici comme celui qui a la capacité de lier Satan (l'homme fort) pour libérer ceux qui sont sous sa domination* (piller ses biens). Cela démontre que Jésus a un pouvoir supérieur, venant de Dieu, qui lui permet de vaincre Satan.

 

Ces images simples mais puissantes clarifient la véritable source de son autorité et révèlent l'incohérence des accusations portées contre Jésus.

 

*L’ESPRIT SAINT ET LA ZONE DE DANGER*

La lecture de 2 Thessaloniciens 2.9-10 nous amène à nous interroger sur la capacité de Satan à accomplir des miracles. Que signifient donc ces *« toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers » ?* Il est essentiel de comprendre que Satan ne peut pas véritablement réaliser des miracles. Il se contente de créer des illusions, faisant croire qu'il accomplit des actes miraculeux. Ainsi, ses prétendus miracles sont en réalité des tromperies habiles, destinées à égarer et à séduire. Considérons Job 1.12. Est-il possible que Satan soit contraint par Dieu ? Ce passage révèle que Satan est subordonné à l'autorité suprême de Dieu. *Les guérisons de Jésus sont holistiques, authentiques, motivées par l'amour et la compassion, et apportent une transformation durable et complète, révélant le Royaume de Dieu.* En revanche, les prétendus miracles de Satan sont des tromperies, des illusions destinées à manipuler et à détruire, sans véritable pouvoir de guérison ni transformation durable. Cette opposition souligne l'importance de discerner la véritable source des miracles et de reconnaître la puissance de Dieu à l'œuvre dans le monde.

 

L’on imagine aisément que si Jésus se présentait aujourd'hui dans notre environnement, accomplissant des miracles, affirmant qu'il était Dieu et défiant l'establishment, *nous convoquerions rapidement le Comité de recherche biblique* et publierions un document de plusieurs centaines de pages dans le style de la Conférence générale, le condamnant, lui, ses actions et ses doctrines. Lorsque vous avez une machine bien huilée, vous voulez généralement maintenir le statu quo et faire en sorte qu'elle continue à fonctionner. Nous nous plaçons sur un terrain moral par rapport aux scribes simplement parce que nous avons eu quelques millénaires pour y réfléchir et nous forger une opinion sur eux et sur nous.

 

En lisant Marc 3.28-30, nous découvrons le danger d'attribuer les prodiges et les miracles divins à Satan. Cette action peut nous mener à *blasphémer contre l'Esprit Saint, un péché d'une gravité extrême.* Il est donc crucial de prendre cette question très au sérieux et de ne pas nous précipiter à affirmer qu'une guérison provient de Satan. Seul Dieu a le pouvoir véritable de guérir, et attribuer ses œuvres à Satan peut avoir des conséquences spirituelles désastreuses.

 

*Blasphémer contre l'Esprit Saint* est le péché que Jésus décrit comme impardonnable. Le contexte dans lequel Jésus fait cette déclaration est celui où les scribes attribuent les œuvres de l'Esprit Saint à Satan. C'est une attribution erronée et volontaire de la puissance divine à une source maléfique. Le blasphème contre l'Esprit Saint représente une position d'hostilité délibérée et persistante contre Dieu. *C'est rejeter délibérément et obstinément la vérité,* même en présence de preuves claires de l'œuvre de l'Esprit Saint. Ce n'est pas une erreur, une faiblesse humaine occasionnelle, un simple doute ou une question, mais un rejet ferme et conscient, une posture délibérée de rejet. Ce péché est impardonnable non pas parce que Dieu refuse de pardonner, mais parce que la personne qui commet ce péché *se ferme totalement à l'action de l'Esprit Saint,* qui est le moyen par lequel le pardon et la repentance sont rendus possibles. En rejetant l'Esprit, on rejette le seul chemin vers le pardon.

 
Nous devrions reconnaître que *Jésus a un message radical pour nous aujourd'hui* et que sa condamnation s'applique peut-être autant à nous qu'aux Juifs de son époque. Le tableau d'ensemble est que les Juifs dépendaient de leur tradition et de leur longue histoire d'érudition pour déterminer la vérité, et en fin de compte, cela n'allait pas les sauver. Et notre pureté doctrinale et notre interprétation prophétique, aussi érudites soient-elles, ne nous sauveront pas non plus.
"Vous sondez les Écritures, parce que vous croyez qu'elles vous donnent la vie éternelle. *Et c'est à moi que renvoient les Ecritures ».* Jean 5:39

 

*Bonne journée sous le bienveillant regard de l’Éternel !*

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