DISCERNER LES MURMURES DU TOURMENTÉ AU MILIEU DES CRIS DÉMONIAQUES
Mardi 30 juillet 2024
Semaine 5 : Miracles autour du lac
Thème général : L’évangile de Marc
Texte à méditer :
"Car Jésus lui disait : Sors de cet homme,
esprit impur !" (Marc 5:8).
Alors que les
événements de la veille sur le lac demeuraient vivaces dans les esprits, le
lendemain matin n'en fut pas moins impressionnant lorsqu'ils atteignirent «
l'autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens » (Marc 5 :1).
La ville des Gadaréniens (Gérasa) était située
dans le district de la Décapole (Mc 5:20), une
région composée de dix villes principalement situées à l'est du Jourdain. Cette
région n'était pas exclusivement juive ; elle était largement influencée par la
culture hellénistique et abritait une population mixte de Juifs et de Gentils. La
présence près de la ville « d’un grand troupeau de
pourceaux qui paissaient » (Mc 5:11) indique clairement que les
pratiques et les croyances des habitants incluaient celles des Gentils, puisque
l'élevage de porcs était interdit par la loi juive.
Selon Marc, Jésus avait commencé Son ministère parmi les
Juifs. Le premier miracle de Jésus avait eu lieu dans une synagogue (un
environnement juif) où un homme qui avait un esprit impur s’était écrié : «
Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth? Tu es venu pour nous perdre.
Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. » (Mc 1:24). Maintenant, alors que Jésus
commence Son ministère sur les territoires païens, nous voyons un scénario
similaire. Marc 5:2 nous dit: « Aussitôt que Jésus fut hors
de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et
possédé d'un esprit impur.»
L'image qui se
dessine est celle d'un fou courant vers
Jésus et les disciples, juste après leur débarquement, à peine remis de la
tempête. À votre avis, que font les disciples dans cette situation ? Ils courent dans la direction opposée.
Ils devraient probablement envisager un autre emploi. Tant
dans la synagogue des scribes que parmi les païens, il y avait des hommes à
l’esprit impur qui avaient besoin d’être guéris. Dans les deux cas, il y avait
des hommes retenus captifs par des démons. Jésus
était venu pour ramener ces hommes dans le royaume.
Quand l’homme s’approcha de Jésus, il
se prosterna devant Lui. Le mot « se prosterner » traduit le verbe grec
proskyneō, généralement traduit par « adorer ». Il semble que l’homme ait
reconnu que Jésus pouvait l’aider. Mais quand il ouvrit la bouche, les
démons à l’intérieur de lui crièrent à Jésus, qui pouvait entendre l’appel à
l’aide chuchoté de l’homme malgré les cris des démons.
Marc 5:7-9 décrit un dialogue entre Jésus et le(s) démon(s).
L’interaction suit un schéma similaire à celui de Marc
1:23-25. «Et s'écria d'une voix forte: Qu'y a-t-il
entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en conjure au nom de
Dieu, ne me tourmente pas. » (Mc 5:7). Ces démons invoquent le nom de Dieu pour tenter
de se protéger ! Il est intéressant de noter que les démons reconnaissaient l’identité
de Jésus. Ils Lui disaient : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu » (Mc
1:24); « Tu es le Fils de Dieu » (Mc 3:11); et « Fils du Dieu Très Haut » (Mc
5:7). Il est remarquable que certaines des
déclarations christologiques les plus puissantes de l'Évangile proviennent de
la bouche des démons. En revanche, les docteurs d'Israël, le peuple de Dieu,
n'ont jamais exprimé une confession d'une force et d'une signification égales.
L’homme déclara qu’il s’appelle « Légion ». Une légion était une unité militaire romaine de la
taille de trois à six mille fantassins.
(Voir
Robert H. Stein, Mark [Grand Rapids, MI: Baker Academic, 2008], p. 255.) Peu importe à
quel point un humain a pu être submergé par une telle force maléfique, il n’y a
pas d’entité démoniaque qui puisse résister ou vaincre la puissance du Dieu
Très-Haut.
Le sort de ce démoniaque était cruel et
sanglant. Marc 5:5 décrit sa misère et ses souffrances. « Il était sans cesse, nuit et jour, dans les
sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. »
À son sujet, Larry W. Hurtado écrit : « L’homme est décrit comme étant à la
fois totalement captif des puissances du mal et au-delà de toute aide humaine
(5:2-4). De plus, sa résidence parmi les sépulcres, la « demeure » des morts, fait presque de lui un zombie, un mort-vivant.
Finalement, il était autodestructeur (5:5) et manifestement tourmenté. Tout
cela est une image puissante de la façon dont le Nouveau Testament décrit la condition
des humains éloignés de Christ : spirituellement morts et esclaves du mal. » (Mark, Peabody, MA: Hendrickson Publishers, 1989, p.
83.)
« Personne n’avait la force de le dompter » (Marc 5:4). «
Personne », jusqu’à ce que Jésus vienne à lui. Après sa rencontre avec Jésus,
« celui qui avait eu la légion » (Mc 5:15) et qui avait été possédé par les démons,
était maintenant tranquillement assis, vêtu et dans son bon sens. Un tel pouvoir
de délivrance ne se trouve qu’en Jésus-Christ. Celui qui avait réprimandé le
vent et avait dit à la mer : « Silence! tais-toi! » (Mc 4:39), peut aussi
commander les mauvais esprits, en leur disant « Sors de cet homme » (Mc 5:8).
Cette histoire
présente deux caractéristiques primordiales.
·
Premièrement, elle est imprégnée d'éléments
d'impureté ou de souillure cérémonielle selon la loi de l'Ancien Testament. Les
tombeaux et les morts étaient considérés comme impurs (Nb 19:11, 16). Le saignement
rendait impur (Lv 15). Les porcs étaient impurs (Lv 11:7).
· Deuxièmement, cette litanie de souillures illustre la bataille entre les forces du bien et du mal. Jésus chassa les démons, et ceux-ci firent périr les porcs. Les habitants de la ville demandèrent alors à Jésus de partir, mais Jésus renvoya l’homme guéri pour qu’il témoigne de Lui.
Un porc vivant pèse environ 70 kg et vaut approximativement 2 USD par kilogramme, ce qui équivaut à une valeur d'environ 150 dollars par tête. Ainsi, un troupeau de 2 000 porcs représenterait une valeur marchande d'environ 300 000 dollars selon les tarifs actuels. Cela constitue une somme considérable et un investissement majeur. Le miracle de la guérison de l'homme possédé est incontestablement remarquable. Cependant, la destruction de ce qui était très probablement la principale source de revenus de la ville aurait été extrêmement embarrassante, voire quelque peu gênante.
Gérasa représentait une ville où différentes cultures et religions coexistaient, reflétant la diversité de la Décapole. Les pratiques et les croyances religieuses des habitants étaient variées, allant du paganisme gréco-romain aux pratiques juives. C'est dans ce contexte que nous voyons Jésus ordonner à l'homme guéri de rester : ‘L'homme se mit donc à visiter les dix villes de la région (la Décapole) et à raconter à tout le monde les grandes choses que Jésus avait faites pour lui; et ils étaient stupéfaits de son histoire’ (Marc 5:20).
Il s'agissait d'un miracle très public et à bien des égards, cet homme était le missionnaire le plus improbable, mais il avait assurément une histoire merveilleuse à raconter.
Abondantes
grâces de l’Éternel !
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