REJET ET ACCEPTATION

Jeudi 1er août 2024

Semaine 5 : Miracles autour du lac

Thème général : L’évangile de Marc

 

Texte à méditer : "Jésus leur dit : Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison" (Marc 6:4).

 

Dans Marc 6:1-6, Jésus retourne à Nazareth, sa ville natale, et enseigne dans la synagogue le jour du sabbat. Les habitants, bien que surpris par sa sagesse et ses miracles, le rejettent. Leur familiarité avec Jésus, qu'ils connaissent depuis son enfance comme le fils du charpentier Joseph, les empêche de reconnaître son autorité et son identité divine. Les préjugés sociaux et l'incrédulité des Nazaréens, incapables de concevoir qu'un simple villageois puisse être un prophète, encore moins le Messie, nourrissent leur rejet. À cette époque, les attentes concernant l'origine et le statut social des prophètes et des leaders spirituels étaient rigides. En outre, ils sont offensés et étonnés par son succès en tant qu’enseignant et guérisseur, trouvant difficile d’accepter son passage du statut de charpentier à celui d’enseignant. Par ailleurs, leur animosité pourrait être exacerbée par ses miracles à Capharnaüm (Lc 4:23) et son désaccord avec sa famille (Mc 3:31-35).

 

Dans Marc 6:7-30, nous sommes témoins de deux récits fortement contrastés : la mission des douze apôtres et la décapitation de Jean-Baptiste. Il s'agit de la troisième occurrence de la technique narrative d'entrelacement dans Marc (voir semaine 3). La mission des douze apôtres, consistant à diffuser le message de Jésus, contraste nettement avec l'emprisonnement et le silence imposé à Jean-Baptiste.

 

  1. Mission des Douze Apôtres : Jésus envoie les douze apôtres deux par deux, leur conférant l'autorité sur les esprits impurs. Ils sont mandatés pour prêcher la repentance, chasser les démons et guérir les malades. Les apôtres sont dépêchés sans provisions, ni pain, ni sac, ni argent, uniquement avec un bâton, des sandales et un seul vêtement. Ils doivent compter sur l'hospitalité des personnes qu'ils rencontrent. Partout où ils sont bien accueillis, ils doivent demeurer et prêcher. Là où ils sont rejetés, ils doivent secouer la poussière de leurs pieds en témoignage contre ces lieux. Leur mission est couronnée de succès : ils prêchent la repentance, chassent de nombreux démons et guérissent un grand nombre de malades.

2.     Décapitation de Jean-Baptiste : Jean-Baptiste est emprisonné par Hérode Antipas pour avoir critiqué son mariage illégal avec Hérodiade, l'épouse de son frère Philippe. Hérodiade nourrit une profonde rancune contre Jean et cherche à le faire périr. Hérode, bien qu'il respecte Jean et soit intrigué par ses paroles, cède finalement aux pressions. Lors du banquet d'anniversaire d'Hérode, la fille d'Hérodiade danse avec tant de grâce qu'Hérode, enchanté, lui promet tout ce qu'elle demandera. Sur les conseils de sa mère, elle réclame la tête de Jean-Baptiste. Hérode, bien que réticent, ordonne l'exécution par respect de sa promesse faite devant ses invités.

Le contraste porte sur plusieurs aspects :

  • But et nature de la mission : La mission des apôtres est spirituelle et bienveillante, centrée sur la prédication, la guérison et la libération des opprimés. En contraste, la décapitation de Jean-Baptiste découle de la corruption, de l'immoralité et de la violence politique.
  • Réception et impact : Les apôtres, malgré les risques encourus, rencontrent du succès et un accueil favorable au cours de leur mission. Jean-Baptiste, pour avoir dénoncé le péché, subit l'opposition, la haine et finalement la mort.
  • Autorité et pouvoir : Jésus confère aux apôtres une autorité divine pour accomplir des œuvres de bien. En revanche, Hérode exerce une autorité tyrannique, dictée par des influences immorales et la pression sociale.

La disparition de la voix retentissante de Jean-Baptiste coïncide avec la proclamation de la repentance par les douze apôtres, à l'instar de son propre ministère. La mort de Jean-Baptiste préfigure celle de Jésus. Jean-Baptiste est mis à mort, enseveli et rapporté comme ressuscité des morts (Mc 6:14-16, 29), tout comme le sera Jésus (Mc 15 et 16). Ces récits parallèles signalent une crise imminente pour Jésus et ses disciples.

L'histoire de la mort de Jean-Baptiste demeure une énigme parmi les miracles accomplis par Jésus à la même époque. Pourquoi Jésus n'est-il pas intervenu pour sauver Jean de la décapitation ? Pour répondre à cette question, plusieurs écrits de théologiens contemporains ont été consultés. Bien que certains aient été exhaustifs et aient employé un vocabulaire riche, il apparaît qu'aucun d'entre eux n'a fourni de réponse définitive. Il s'agit ici d'un cas typique où, en l'absence de réponse, l'on use d'un discours prolixe. Ainsi, plutôt que de tenter d'imiter ces éminents penseurs, quelques observations seront simplement proposées ici.


  • Jean fut fidèle à la tâche qui lui avait été confiée, celle de préparer le chemin du Seigneur. Il ne chercha d'autre récompense que celle de savoir qu'il avait accompli sa mission pour le Messie.
  • La mort de Jean préfigura celle de Jésus, car il mourut essentiellement à cause des péchés des autres.
  • Jésus reconnut publiquement le travail de Jean.
  • Profondément affecté par la mort de Jean, Jésus se retira seul.

La mort de Jean semble prématurée et capricieuse, mais suivre Jésus ne garantit pas une vie longue et facile. Cette situation laisse de nombreuses questions sans réponse, mais la vie et le dévouement de Jean restent un exemple pour les chrétiens d'aujourd'hui.

Abondantes grâces de l’Éternel !

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