DEVOIRS TERRESTRES 

ET RÉSULTATS CÉLESTES 

 

Jeudi 29 août 2024

Semaine 9 : Controverses à Jérusalem

Thème général : L’évangile de Marc

 

Texte à méditer :

"Alors rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (Marc 12:17).

 

En une nouvelle journée ponctuée de défis constants, Jésus se trouve une fois de plus confronté à une tentative de piège tendue par Ses opposants. En cette occasion, deux groupes distincts, chacun animé par le désir de Le discréditer, s'avancent successivement pour Le questionner. La première équipe, formée de manière inattendue par l'alliance des Pharisiens et des Hérodiens, semble avoir été désignée pour initier l'affrontement. La deuxième équipe quant à elle, est constituée de Sadducéens. Les Pharisiens, probablement convaincus que Jésus, n'étant ni diplômé de leurs écoles ni formé sous la tutelle de leurs rabbins éminents, n'était qu'un provincial ignorant et illettré, se préparaient à L'embarrasser. Cependant, Jésus, dans Sa sagesse infinie, s'apprête à donner une leçon magistrale à ces prétendus maîtres de la loi.

 

Dans Marc 12:14, l'un des pharisiens s'adresse à Jésus en lui déclarant : « Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t’inquiètes de personne; car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. » Ce discours laisse entendre que les chefs religieux reconnaissaient en Jésus une autorité authentique ainsi que la véracité de Son enseignement. Pourtant, malgré cette reconnaissance, ils demeuraient réticents à Le suivre et à embrasser Son royaume.

 

Une réflexion peut être menée sur la manière dont ces dirigeants pouvaient simultanément reconnaître l'autorité de Jésus tout en choisissant de Le rejeter. Il serait pertinent d’explorer comment ce paradoxe de reconnaissance et de rejet de Jésus se manifeste également dans le monde contemporain et dans nos vies. Ces questions invitent à une introspection sur les dynamiques de foi et de résistance face à une vérité reconnue, mais non acceptée.

 

Les Hérodiens et les Pharisiens, bien que souvent en désaccord, s'unissent dans une alliance inhabituelle pour tenter de piéger Jésus. Leur question, soigneusement élaborée grâce à leurs efforts conjoints, porte sur un sujet hautement controversé de l'époque : le paiement de l'impôt à César - « Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Devons-nous payer, ou ne devons-nous pas payer ? » (Marc 12:14-15). Les Hérodiens, partisans du roi Hérode et du pouvoir romain, soutenaient le système impérial et pouvaient en tirer certains avantages. En revanche, les Pharisiens, leaders religieux et fervents défenseurs de la loi juive, s'opposaient à la domination romaine et considéraient cette imposition comme une intrusion dans leur autonomie religieuse.

 

Leur intention était de placer Jésus dans une situation délicate. S'Il avait répondu qu'il était permis de payer l'impôt, Il aurait pu être accusé de collaboration avec l'occupant romain, ce qui aurait entaché Sa popularité auprès du peuple juif. En revanche, s'Il avait déclaré que cela n'était pas permis, Il aurait risqué d'être accusé de sédition contre l'autorité romaine. Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur demanda de Lui montrer une pièce de monnaie. Il leur posa alors la question : « De qui est cette image et cette inscription ? » Ils répondirent : « De César. »

 

Quant à la pièce de monnaie présentée à Jésus, elle portait l'effigie de Tibère César, l'empereur régnant à cette époque, et une inscription en latin proclamant son statut de fils du divin Auguste, ce qui, dans le contexte de l'Empire romain, se traduisait par l'affirmation de sa divinité en tant que "fils de Dieu." La réponse de Jésus, à la fois inattendue et profonde, déconcerte Ses interlocuteurs : "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Cette réplique habile esquive le piège tendu, réaffirmant la distinction entre les obligations civiques et les devoirs spirituels.

 

Jésus donne une instruction profonde sur la responsabilité du croyant envers le gouvernement. « …il déclara que puisqu’ils vivaient sous la protection du pouvoir romain ils avaient le devoir de lui rendre ce qui lui était dû aussi longtemps que cela n’entrait pas en conflit avec un devoir supérieur. Cependant, tout en vivant en sujets paisibles sous les lois du pays, ils devaient en tout temps rester d’abord fidèles à Dieu. » Jésus-Christ, p. 598.

 

 Il était temps de se retirer et de permettre aux Sadducéens d'entrer en lice face à Jésus. Ce qui suivit est une question sur la résurrection des morts. Les Sadducéens étaient un groupe sacerdotal qui n’acceptait que les cinq livres de Moïse comme Écriture. Ils ne croyaient pas en la résurrection des morts. Le scénario qu’ils présentent à Jésus est probablement hypothétique. 

 

Dans le passage de Marc 12:18-23, les Sadducéens interrogent Jésus avec une question visant à souligner, selon eux, l'absurdité de cette croyance. Apparemment, ils pensent que la complexité est un argument contre la vérité. Leur interrogation repose sur un cas hypothétique complexe, apparemment conçu pour démontrer que la résurrection ne saurait être vraie en raison des complications qu'elle engendrerait. Leur hypothèse implique sept frères et une femme. Selon la loi de Moïse, pour maintenir la propriété dans une lignée familiale, quand un homme décède sans avoir eu de fils, son frère épouse la veuve, et tous les enfants nés de cette union sont légalement ceux du défunt (Dt. 25:5–10). Cherchant à jeter le discrédit sur la doctrine de la résurrection, les Sadducéens soulignent un dilemme moral : « à qui serait la femme à la résurrection. » 

 

Jésus contra leur argument en deux étapes, se référant aux Écritures et à la puissance de Dieu. Premièrement, Il décrivit la puissance de Dieu dans la résurrection et indiqua qu’il n’y aura pas de mariage au ciel. Puis Il défendit la doctrine de la résurrection en faisant appel à Exode 3:1-22, où Dieu indique qu’Il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Jésus sous-entendait que cela signifie qu’ils seront ressuscités; ils ne peuvent pas rester morts si Dieu est le Dieu des vivants et le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui sont, pour l’instant, morts.

 

La réponse de Jésus, dans Marc 12:24, recentre le débat sur l'essentiel : la vérité ne doit pas être évaluée à l'aune de la complexité humaine, mais plutôt fondée sur la compréhension des Écritures et la foi en la toute-puissance de Dieu.

 

Enfin, dans Marc 12:25-27, Jésus ne s'attarde pas sur la localisation actuelle d'Abraham, d'Isaac, et de Jacob, mais défend la promesse de la résurrection. Il met en lumière le dessein divin, un plan d'avenir pour l'humanité, qui inclut la promesse de la vie éternelle. Ainsi, par cette démonstration, Jésus affirme que Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants, révélant ainsi que la résurrection est inévitable dans le cadre du plan divin. Notre Père est le Père de tous ceux qui choisissent la vie, ceux qui sont nés en dehors de l'Alliance (Abraham), ceux qui sont nés dans l'Alliance et qui y restent (Isaac), ceux qui sont nés dans l'Alliance, qui partent et qui reviennent (Jacob). Tous ceux qui, dans leur vie, choisissent librement de répondre à l'appel du Père pour devenir un fils ou une fille de l'Alliance seront ressuscités et seront pour toujours en présence du Père.

 

Ainsi, le titre "Devoirs terrestres et résultats célestes" encapsule la dualité de l'enseignement de Jésus dans le passage de ce jour (Marc 12:13-27) : les croyants sont appelés à accomplir leurs devoirs sur terre avec fidélité, tout en gardant à l'esprit que leur véritable espérance et récompense sont célestes et éternelles. Jésus nous invite à vivre dans ce monde en respectant nos obligations terrestres, tout en aspirant aux résultats célestes, c'est-à-dire à la vie éternelle avec Dieu.

 

Puisse cette journée s'écouler sous la douce bienveillance de l'Éternel !

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