LE PLUS GRAND COMMANDEMENT
Vendredi 30 août 2024
Semaine 9 : Controverses
à Jérusalem
Thème
général : L’évangile de Marc
Le savant
religieux qui s'approcha de Jésus pour lui poser la question du plus grand des
commandements (Marc 12:28-34) se distingua nettement des autres interlocuteurs
auxquels Jésus dut répondre ce jour-là. Il est instructif de considérer ces
trois épisodes ensemble.
La première
question était essentiellement d'ordre
politique – une question piège, où, quelle que soit la réponse de Jésus, Les
Pharisiens pensaient pouvoir le discréditer. Jésus esquiva habilement cette
tentative en fournissant un principe qui demeure pertinent pour les chrétiens
aujourd'hui : "Alors rendez à
César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (Marc
12:17).
La deuxième
question portait sur un enjeu
théologique – une autre tentative de piège destinée à révéler de quel côté
du grand fossé entre Sadducéens et Pharisiens Jésus se situait. Là encore,
Jésus évita astucieusement le piège, offrant une perspective sur la vie
éternelle que ni l'un ni l'autre des camps ne comprenait. « N'êtes-vous pas dans l'erreur, parce
que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu ? … Dieu
n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement
dans l'erreur »
(Marc 12 :24-27). Une fois de plus, la réponse de Jésus nous offre
un principe précieux à méditer – il
existe bien des aspects de la vie éternelle que nous sommes incapables de comprendre.
Enfin, l'un des
érudits religieux pose la question essentielle sur
le plus grand des commandements : « Quel est le premier de tous les
commandements ?
» Cette question est d'une grande profondeur car elle touche au fondement même
de la loi et des prophètes, et elle reflète une recherche sincère du scribe
pour comprendre ce qui est essentiel
dans la foi et la pratique religieuse.
Jusqu’à ce point
de l’Évangile de Marc, la plupart des chefs religieux, à quelques exceptions
près, s’étaient montrés hostiles envers Jésus. Cela avait été particulièrement
manifeste à Jérusalem, où Jésus avait affronté les dirigeants du culte dans le
temple, le cœur du judaïsme. Ainsi, le fait qu’un scribe ait écouté
attentivement les discussions et apprécié les réponses de Jésus témoignait à la
fois d’honnêteté et de courage face à l’animosité générale à son égard. Il aurait été plus facile de se tenir à l'écart
et d'observer, même pour quelqu'un qui éprouvait de la sympathie pour
Jésus. Mais cet homme n'avait pas choisi cette voie.
Jésus répondit avec simplicité et
clarté, citant le Shema, la profession de foi dans le judaïsme. Il cita Deutéronome
6:4-5, disant : « Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique
Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de
toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » (Mc 12:29-30) - mettant
en lumière l'amour total et absolu que l'homme doit avoir pour Dieu, englobant
toutes les dimensions de l'être.
Jésus accorda un
supplément au scribe en lui révélant également le deuxième commandement le plus
important, tiré de Lévitique 19:18 - « Tu aimeras ton prochain comme
toi-même »
(Mc 12:31), citant à nouveau
l’Ancien Testament. Ici, Jésus relie l'amour de Dieu à l'amour du
prochain, indiquant que l'un ne peut pas exister sans
l'autre. Jésus conclut en affirmant : « Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là », montrant
que ces deux commandements sont indissociables et forment la base de toute la
loi et des prophètes.
Le scribe reconnut
la sagesse de la réponse de Jésus et dit : « Quelle réponse merveilleuse, Maître ! Si claire et précise – que
Dieu est un et qu'il n'y en a point d'autre. Et l'aimer de tout son cœur, de
toute son intelligence et de toute son énergie, et aimer les autres comme
soi-même. Pourquoi ? cela vaut bien mieux que tous les holocaustes et sacrifices
réunis ! » Marc 12:32-33 (MSG) La
démarche du scribe nous rappelle que, même au cœur de l'hostilité, il subsiste souvent une
quête sincère de vérité et une reconnaissance profonde de
l'importance du principe de l'amour.
Il arrive que
certains s'interrogent sur la manière dont l'amour peut être prescrit comme un
commandement. Le contexte culturel du commandement dans le Deutéronome apporte
un éclairage à ce sujet. Le langage employé provient des anciens traités entre
les parties, où le terme « amour » se réfère à la fidélité aux obligations du traité,
à leur accomplissement scrupuleux. Ainsi, bien que cela n'exclue pas l'idée
d'une affection profonde entre les parties, l'accent est surtout mis sur les
actions qui témoignent de cette loyauté.
Jésus reconnut
également l'honnêteté de la réponse du scribe, en lui disant qu'il n'était pas
loin du royaume de Dieu. Cependant, "pas loin" ne signifiait pas "à
l'intérieur". Ce qui manquait encore au scribe, c'était de
reconnaître pleinement qui était Jésus et de Le suivre, une étape
supplémentaire essentielle dans son cheminement de foi.
Enfin, il convient
de noter que, à peine quelques semaines après la crucifixion, lors de la
Pentecôte, de nombreuses personnes présentes dans l'enceinte du temple
devinrent chrétiennes. On peut se demander combien de ces convertis avaient été
témoins des conversations abordées cette semaine.
L'amour pour Dieu
commence par la
connaissance de qui Il est - (son amour infini, sa miséricorde et sa
justice). Cette connaissance éveille en nous un amour sincère, car nous
reconnaissons la grandeur de Dieu et l'amour qu'Il a pour nous. Aimer Dieu de
tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force nécessite une
transformation intérieure, opérée par le Saint-Esprit, qui nous renouvelle
et nous aide à aligner nos désirs et nos actions avec la volonté de Dieu, nous
conduisant à un amour authentique et profond pour Dieu. L'amour pour Dieu se
manifeste également par l'obéissance à ses commandements : « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements » (Jean
14:15). Cette obéissance n'est pas une contrainte, mais une réponse naturelle de l'amour
que nous éprouvons pour Dieu.
Aimer notre
prochain comme nous-mêmes découle directement de notre amour pour Dieu. Cet
amour s'exprime par des actions concrètes : la compassion, la justice, le
pardon, et le service. La croix est
la clé pour suivre ces commandements parce qu'elle est l'incarnation parfaite
de l'amour divin. La croix nous enseigne que l'amour n'est pas simplement
un sentiment, mais un engagement profond qui peut impliquer la souffrance et le
renoncement. Elle nous appelle à mourir à nous-mêmes – à notre égoïsme, à nos
désirs égoïstes – pour vivre selon les valeurs du royaume de Dieu.
En suivant Jésus
et en prenant sa croix, nous apprenons à aimer Dieu et notre prochain de
manière authentique. La croix nous montre la voie de l'humilité, du pardon et
du don de soi, des éléments essentiels pour vivre les commandements de l'amour.
Puisse ce weekend s'écouler sous l’œil bienveillant
de l'Éternel !
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