ABANDONNÉ PAR DIEU 

 

Jeudi 19 septembre 2024/2024

Semaine 12 : Jugé et crucifié

Thème général : L’évangile de Marc

 

Texte à méditer : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » (Marc 15:34).

 

Le passage que nous explorons ce jour est tiré de l’Évangile de Marc (Mc 15:33-41). Il nous plonge au cœur des événements tragiques qui ont marqué la crucifixion de Jésus et nous invite à réfléchir non seulement à la signification de ces moments cruciaux, mais aussi aux émotions et perceptions qui les entourent.

 

L’Évangile de Marc présente la croix comme un lieu très sombre, à la fois physiquement et spirituellement. Une obscurité surnaturelle descendit sur le calvaire d’environ midi ce vendredi-là jusqu’aux environs de 15 heures. « La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure » (Mc 15:33).

 

La désapprobation divine. L’obscurité profonde qui s'abat sur la terre à midi est un phénomène inattendu et déroutant. Pourquoi fait-il sombre en plein jour ? À la lumière de Joël 2:1-2, cet événement est une manifestation claire de la désapprobation divine face à ce qui se passe sur la croix. Ce n'est pas une simple coïncidence météorologique, mais bien un signe divin. Dieu, dans sa souveraineté, marque sa réprobation devant l'injustice faite à son Fils unique. L’obscurité symbolise ici un jugement divin, une réponse cosmique au péché et à l’injustice.

 

Ensuite, dans Marc 15:34, Jésus exprime un sentiment profond d'abandon : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Jésus, qui n'a jamais connu le péché, s'attendait-il à ressentir cet abandon ? D’après 2 Corinthiens 5:14-15, Jésus a volontairement pris sur lui le poids de tous nos péchés. C'est ce fardeau, ce poids immense, qui semble le séparer de son Père à ce moment précis. "Mon Dieu ! Mon Dieu ! " exprime la séparation entre Dieu le Fils et Dieu le Père, vécue par Jésus sur la croix dans la bataille entre le Bien et le Mal. C'était une angoisse plus grande que les clous, les épines, les moqueries et la flagellation qu'il avait reçus plus tôt dans la journée. L'abandon qu'il ressent n'est pas une surprise, mais bien la conséquence directe de son acte sacrificiel pour racheter l'humanité. Jésus a payé le prix ultime, celui de notre réconciliation avec Dieu.

 

La bataille entre le Bien et le Mal est beaucoup plus serrée que la plupart d'entre nous ne l'imaginent. C'est une bataille pour l'existence. C'est un moment qui remodèle nos idées sur le salut. Nous réduisons parfois cette bataille à un tableau de scènes démontrant l'importance de l'amour qui se sacrifie et de l'accomplissement de la prophétie. Mais nous devons nous rappeler que la prophétie est descriptive plutôt que prescriptive. Si le mal avait gagné, l'existence telle que nous la connaissons aurait cessé.

 

 La croix : un acte d'amour, pas de colère. Il est parfois dit que la « colère de Dieu » s’est abattue sur Jésus alors qu’il portait nos péchés. Toutefois, en lisant Romains 8:32, nous découvrons une autre perspective. L’épître nous révèle que Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous. Cela ne signifie pas que Dieu exprimait une colère destructrice envers Jésus. Au contraire, ce moment reflète l'amour divin. Les souffrances infligées à Jésus relèvent davantage de l’action du mal, représentée ici par Satan, plutôt que d’un jugement direct de Dieu. Dieu, dans son plan parfait, permet parfois que des épreuves surviennent pour que sa gloire se manifeste, comme cela s'est produit à la croix.

 

Les paroles de Jésus sur la croix sont appelées le « cri d’abandon » alors qu’Il priait, criant à Dieu, demandant pourquoi Il était abandonné. Il citait le Psaume 22:1. D’autres références au même psaume apparaissent dans Marc 15:24 et 29, indiquant que les Écritures s’accomplissaient dans la mort de Jésus. Les paroles de Jésus sur la croix sont rapportées en araméen, suivies de la traduction. Les mots « mon Dieu, mon Dieu » sont « Eloi, Eloi » dans le verset (une translittération de l’araméen ‘elahi). Il serait facile d’entendre Jésus appeler Élie (araméen ‘eliyyah qui signifie « Mon Dieu est YHWH »). Dans Marc 15:35-36, certains pensent que Jésus appelle Élie lorsqu'il crie « Eloï ». Ce malentendu révèle une fois de plus combien Jésus a été incompris, même dans ses derniers moments. La foule, jusqu'à la fin, n'a pas saisi la véritable nature de son pouvoir et de sa mission. Ce n'est pas un prophète qu'il invoque, mais bien son Père céleste.

 

Le voile déchiré (Marc 15:37-38, Hébreux 10:19-22). Marc nous rapporte ensuite un événement d'une importance capitale : le voile du temple se déchire en deux, de haut en bas. Ce voile, qui séparait le lieu saint du lieu très saint, mesurait plus de 18 mètres de hauteur, et sa déchirure nous indique une intervention divine. « Nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus…» Hébreux 10:19-22 nous éclaire sur la signification de cet événement : par la mort de Jésus, l’accès à la présence de Dieu est désormais ouvert à tous. Le système sacrificiel ancien est accompli, et un nouvel accès spirituel est inauguré pour tous ceux qui croient en lui.

 

Un autre événement remarquable est la réaction du centurion (Marc 15:39) qui, après avoir été témoin des dernières heures de la vie de Jésus, proclame sa divinité : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! ». Ce centurion, un homme romain, étranger aux enseignements juifs, a été convaincu non par les discours, mais par les faits. Contrairement à la foule qui se moquait, il a vu dans les événements terribles de la crucifixion la main divine à l'œuvre.

 

Enfin, Marc mentionne spécifiquement la présence des femmes au pied de la croix (Marc 15:40-41). Pourquoi seulement des femmes, et non des hommes ? L’Évangile de Jean (19:25-27) nous apprend que l’apôtre Jean était également présent, mais l’accent de Marc est mis sur la fidélité de ces femmes. Elles avaient pris soin de Jésus durant son ministère et, dans ces derniers moments, elles étaient encore présentes. Leur dévouement est un exemple de fidélité et d'amour, qui transcende la peur et l'incertitude.

 

Nous pensons parfois que le salut est synonyme de vie éternelle, d'existence céleste et d'absence de souffrance. Mais oublierons-nous jamais, ou même comprendrons-nous, le prix à payer ?
Nous vivons dans un monde où le mal a encore du pouvoir. Que pouvons-nous apporter à notre discussion sur la rédemption ? Qu'avons-nous tiré de notre contemplation de la souffrance et de la crucifixion de Jésus ? Sommes-nous de simples vendeurs pour l'avenir ou avons-nous un message de salut pertinent pour le présent ?

 

Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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