L’HUMILIATION 

 

Mardi 17 septembre 2024/

Semaine 12 : Jugé et crucifié

Thème général : L’évangile de Marc

 

Texte à méditer : « Ils lui posèrent une couronne tressée de rameaux épineux.  Puis ils le saluèrent en disant : Salut, roi des Juifs !  » (Marc 15:17-18)

 

Marc 15:15 déclare que Pilate, voulant satisfaire la foule, relâcha Barabbas et fit flageller Jésus, puis le livra pour être crucifié. Les Romains employaient une méthode particulièrement brutale de châtiment corporel afin de préparer les prisonniers à l'exécution. La victime, entièrement dépouillée de ses vêtements, était solidement attachée à un poteau. Elle était ensuite soumise à des coups de fouets en cuir, dont les lanières étaient garnies de fragments d'os, de verre, de pierres et de clous, infligeant ainsi des blessures profondes et dévastatrices. En lisant Marc 15:16-20, nous sommes confrontés à un moment d'une profonde intensité où Jésus, déjà condamné à mort, est livré à une série d’humiliations cruelles perpétrées par les soldats romains.

 

Imaginez un instant que vous vous trouviez à la place de Jésus, non pas en tant que simple spectateur, mais en tant que victime d’un tel supplice. Comment aimeriez-vous être humilié ? La question semble absurde et choquante à première vue, car aucune âme ne désire être avilie. Cependant, réfléchir à cette question sous la lumière des souffrances de Jésus ouvre la voie à une prise de conscience profonde.

 

Imaginez-vous exposé devant « toute la troupe », dépouillé de votre dignité, regardé dans votre nudité absolue. Ceux qui vous entourent ne manifestent aucune pitié ; au contraire, leur mépris se traduit par des crachats, symbole ultime de rejet et de dédain. Ensuite, ils simulent une couronne et vous l’imposent sur la tête, non par respect, mais par moquerie, en ridiculisant votre statut. Ils vous appellent « roi » ou « reine » tout en se moquant de cette royauté fictive, affichant leur cruauté à travers des paroles et des gestes qui annihilent toute reconnaissance de votre valeur.

 

L’action des soldats est une parodie de la façon dont ils saluaient l’empereur romain : « Salut, empereur César ! » Ainsi, il y a une comparaison implicite avec l’empereur. La couronne qu’ils vous donnent n’est pas faite d’or, mais d’épines, et chaque mouvement de la tête enfonce davantage ces pointes dans votre chair. Ils ne se contentent pas de se moquer ; ils vous frappent à la tête, multipliant ainsi les souffrances et les blessures, non seulement sur votre corps, mais aussi sur votre esprit. Le groupe de soldats chargé de ces scènes était appelé un bataillon, constitué dans ce cas, de 200 à 600 hommes.

 

 En revenant à Marc 15:15, on voit que cette série d’humiliations fait suite à un autre acte de violence : la flagellation. Selon la Bible Knowledge Commentary, cette flagellation consistait en un châtiment particulièrement atroce. Jésus fut attaché nu à un poteau et battu sans pitié par plusieurs soldats. Ces derniers utilisaient des fouets garnis d’os et de fragments métalliques. Ce supplice était si cruel qu’il causait souvent la mort avant même que le condamné n’atteigne la croix. Chaque coup déchirait la chair, chaque nouvelle blessure rapprochait un peu plus la victime de l’agonie.

 

L'école peut être un endroit cruel lorsque l'on diffère quelque peu des autres enfants. Lorsqu'un camarade de classe souffrait de strabisme, il était perçu avec méfiance et moqué sans relâche par les autres élèves. Pour s'intégrer au groupe, il fallait soit contribuer à trouver le surnom le plus cinglant pour cet élève, soit participer aux efforts visant à mettre en lumière son handicap. C'était cruel et implacable, et il convient d'admettre que tout le monde n'agissait pas toujours en toute droiture morale.

 

Ce type de comportement est souvent qualifié de « syndrome de la basse-cour ». En effet, dans un élevage de poules, lorsque l’une d'entre elles se distingue par son apparence ou son comportement, les autres l’attaquent en groupe et la tuent si personne n'intervient. Il semblerait que les humains, lorsqu’ils sont en groupe, se comportent parfois de manière similaire aux animaux. On se ligue pour attaquer ceux qui paraissent différents.


Jésus a subi ce « syndrome de la basse-cour » lors de son procès, marqué par les moqueries et le mépris. Des films et des pièces de la Passion ont été réalisés pour représenter ces scènes, et il faut avoir le cœur bien accroché pour les regarder – ce ne sont pas des divertissements.

 

Si nous avions été présents dans la foule lors de ce procès matinal, comment nous serions-nous comportés ? Il est aisé, avec deux mille ans de distance, d'élaborer des arguments théologiques justifiant le traitement et la souffrance de Jésus. On condamne ceux qui ont participé à ces actes, tout en leur trouvant peut-être des excuses en invoquant leur ignorance. Toutefois, il faut garder à l'esprit que le « syndrome de la basse-cour » subsiste encore en nous, et chaque fois que l’on rejoint la foule dans la condamnation des autres, c’est comme si l’on se tenait dans la cour du procès de Jésus, contribuant à sa douleur et à sa souffrance. Ce phénomène peut même se produire au sein de l’église. « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle [la femme adultère] » (Jean 8:7).

 

Il est essentiel de méditer sur celui qui est à l’origine de cette torture. Qui est véritablement derrière ces actes ? En tant que croyants, nous comprenons que Satan, l'ennemi de toute humanité, est l’instigateur ultime de cette violence. Si l’on réfléchit au rôle de Satan dans notre propre vie, une question émerge avec force : Satan vous traitera-t-il mieux que Jésus lorsqu’il vous tiendra entre ses mains ? La réponse est claire. Satan ne cherche qu’à détruire, à briser, à humilier et à asservir ceux qui tombent dans son piège. Ses promesses de plaisir ou de pouvoir sont illusoires, car elles mènent invariablement à la souffrance et à la mort spirituelle.

 

Lorsque nous commettons un péché, il est fondamental de comprendre que nous cautionnons, d’une certaine manière, cette même dynamique de cruauté et d’humiliation qui fut infligée à Jésus. Avons-nous pleinement conscience de ce que nous acceptons en péchant ? Pécher, c’est entrer dans une alliance implicite avec les forces du mal, et il est crucial de comprendre que chaque acte de désobéissance n’est pas anodin. En péchant, nous trahissons la souffrance de Jésus, nous validons l’œuvre de Satan et nous nous soumettons à un maître qui ne nous réserve aucun avenir de bonté ou de miséricorde. Jésus, lui, a souffert pour notre rédemption ; accepter de pécher revient à ignorer volontairement ce sacrifice et à accepter la perspective d’une humiliation spirituelle plus profonde.

 

Les soldats romains tournèrent Jésus en dérision en soulignant la prétention supposée de sa royauté, en particulier parce que Jésus avait été accusé de se prétendre "roi des Juifs". Leur acte était profondément symbolique, car bien que Jésus soit véritablement le Roi, ils le traitèrent comme un imposteur et un criminel. Ils se moquèrent de sa mission messianique, ignorant que, par son sacrifice, il établirait un royaume bien plus grand que tout ce qu’ils pouvaient comprendre. L’ironie de la scène réside dans le fait que, malgré leur mépris, ils accomplissaient involontairement des symboles prophétiques. La couronne d’épines et la tunique pourpre sont devenues des symboles du sacrifice et de la royauté de Jésus.

 

Que cette réflexion sur Marc 15:16-20 éveille en chacun une conscience renouvelée de la gravité du péché et de l’immensité de l’amour de Jésus, lui qui a enduré l'humiliation suprême afin de nous ouvrir les portes de la vie éternelle.

 

Bonne journée sous l’aile bienveillante de l’Éternel !

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